Zouhair Yahyaoui

(زهير اليحياوي), né le 8 décembre 1967 et décédé le 13 mars 2005 à Tunis, est un cyberdissident tunisien actif en faveur de la liberté d'expression.
Économiste de formation, il connaît un succès grandissant1 grâce à ses écrits vitriolés rédigés sous le pseudonyme d'Ettounsi, le plus souvent en tunisien, et dénonçant la censure et le non-respect des droits de l'homme en Tunisie2. Il diffuse notamment la lettre ouverte que le juge Mokhtar Yahyaoui, son oncle, adresse au président pour dénoncer l'absence d'indépendance du pouvoir judiciaire.
Il est arrêté le 4 juin 2002, aux environs de 19 h 00, par six policiers en civil dans le cybercafé de Ben Arous où il travaille et gère son site Tunezine3. Condamné le 10 juillet par la quatrième chambre de la Cour d'appel de Tunis à une peine de deux ans de prison pour « propagation de fausses nouvelles dans le but de faire croire à un attentat contre les personnes et contre les biens » et « vol par utilisation frauduleuse de moyens de communication »1, le procès ne semble pas remplir les conditions d'un procès équitable3. Il devient alors le symbole des difficultés du journalisme en Tunisie. Il passe un an et demi à la prison de Borj El Amri où il subit torture et humiliations3 et entreprend des grèves de la faim pour protester contre sa détention. Privé de courrier, de lecture, de colis de nourriture et même de son journal intime, il souffre d'abcès dentaires mais ne peut consulter un dentiste qu'après des mois de souffrance4. Il bénéficie d'une libération conditionnelle, le 18 novembre 2003, grâce à des pressions internationales2.
Honoré le 19 juin 2003 du premier prix Cyberliberté de Reporters s@ns frontières - Globenet5, il meurt à l'âge de 37 ans d'une crise cardiaque, le 13 mars 2005, à l'hôpital Habib Thameur de Tunis2.

Références[modifier]